Vierge à l'Enfant

Désignation du bien

Vierge à l'Enfant

Fonction / Rôle

Sculpteur

Epoque, datation

Vers 1250

Lieu

Travail mosan

Type d'util. / dest.

Utilisation d'origine

Utilisation / destination

Culte, dévotion

Matière

Chêne

Technique

Dorure à la feuille

; Apprêt en relief

; Polychromie

Mesures

Hauteur en cm : 84

; Largeur en cm : 22,5

; Profondeur en cm : 22

Description analytique

Sculptée vers 1260-1270, la Vierge de Marche-les-Dames est classée Trésor de la Communauté française pour la richesse de son décor et parce qu’elle présente aujourd’hui encore sa polychromie d’origine. Sculptée dans du bois de chêne, qui apparait dans la sculpture à partir des années 1220-1230 et devient l’essence prédominante dans la production mosane durant plusieurs siècles, elle était entièrement polychromée, destinée à être vue de tous les côtés.
Elle porte l’Enfant de côté, sur la hanche gauche, dans une posture élégante et naturelle. L’asymétrie des draperies et la finesse des plis, sculptés profondément, lui donnent également une impression de souplesse et de légèreté. De plus, l’attitude de la Vierge de Marche-les-Dames est naturelle. La polychromie apporte beaucoup à l’expression : on observe un échange de regards, entre la mère et l’Enfant, très tendres, moins hypnotiques. Celui-ci tend le bras vers elle et lui touche le menton. Le regard de la Vierge a perdu le caractère autoritaire observé sur des Sedes antérieures. À la volonté d’émouvoir et d’impressionner, s’ajoute désormais celle de plaire, de séduire.
Sur le manteau de la Vierge, les imitations d’orfrois sont réalisées en relief, selon la technique dite a pastiglia, consistant à former des motifs, à main levée, à l’aide d’un pinceau, en déposant des gouttes de préparation chaude encore liquide. Formés de compartiments rectangulaires perlés, tantôt ornés de rinceaux ou agrémentés de perles et de pierres colorées vertes, rouges, bleues ou mauves, ces orfrois donnent une dimension tactile à la polychromie. La Vierge de Marche-les-Dames constitue le premier exemple conservé présentant une imitation d’orfrois réalisés selon cette technique. Contrairement aux vêtements portés par les Vierges de la période antérieure, ceux de la Vierge de Marche-les-Dames se réfèrent directement à la mode de l’époque et renvoient, par leur richesse, aux vêtements de cour. Cette évolution s’inscrit dans une volonté d’être plus lisible et plus proche du fidèle.
Le revers du manteau de la Vierge montre une imitation de fourrure de vair, attribut du pouvoir. Le pan de tissu tombe depuis l’épaule gauche de la Vierge jusqu’au sol. Des motifs bleus se succèdent, fondus dans le blanc.
Le visage de la Vierge est le seul visage de la sculpture mosane du 13e siècle qui offre encore son aspect d’origine. Les carnations, tout en nuances et en dégradé, du rose clair au rose plus vif, modèlent les visages et leur donne une dimension très réaliste.

Sujet / thème

Vierge

; Enfant

; Couronne

; Voile

; Dragon

; Cabochon

; Rinceau

; Perle

; Pierre

; Orfroi

Domaine

Sculpture

; Médiéval

Protection

Trésor classé de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Date de protection

15/09/2011

Propriétaire

Fondation Société archéologique de Namur

Gestionnaire

Société archéologique de Namur

Situation

Exposé, salle du Trésor

Notes

J. TOUSSAINT, Vierge à l'enfant de Marche-les-Dames, dans Trésors classés en Fédération Wallonie-Bruxelles, s.l., 2015, pp. 170-171.

R. DIDIER et J. TOUSSAINT, Sculptures, Guide du visiteur, n° 5, Namur, 2004, p. 18.

J. STIENNON, L'art mosan dans les collections de la Société archéologique de Namur, Guide du visiteur, n° 4, Namur, 2002, pp. 32-35.

IDEM, dans ASAN, t. 70, 1996, pp. 97-99.

M. PACCO-PICARD, Les publications de la Société archéologique de Namur et l'histoire de l'art, dans ASAN, t. 69, 1995, pp. 79-80.

J.-B. LEFEVRE et J.TOUSSAINT, Les dévotions privées, dans J. TOUSSAINT (ss la dir.), Les cisterciens en Namurois. XIIIe-XXe siècle, Monographie du MAAN, n° 15, Namur, 1998, pp. 240 et 243.

Filles de Cîteaux au pays mosan, catalogue d'exposition, Collégiale Notre-Dame de Huy, 30 juin au 15 septembre 1990, s. l., 1990, pp.103-104.

Le jardin clos de l'âme. L'imaginaire des religieuses dans les Pays-Bas du Sud, depuis le 13e siècle (catalogue d'exposition, 25 février - 22 mai 1994), Bruxelles, Palais des Beaux-Arts, p. 39 et 226.

Rhin-Meuse. Art et Civilisation 800-1400, Cologne, Kunsthalle, du 14 mai au 23 juillet 1972. Bruxelles, Musées royaux d'Art et d'Histoire, Cologne-Bruxelles, 1972, pp. 363-364.

F. COURTOY, La Vierge et Enfant de Marche-les-Dames, dans Namurcum, t. 3, Namur, 1926, pp. 33-37.

A. DASNOY, Musée des Arts anciens du Namurois. Moyen Age et Renaissance. Guide sommaire et provisoire, Namur, s.d., n° 27.