Triptyque de la Crucifixion et scènes de la vie de saint Paul

Triptyque de la Crucifixion et scènes de la vie de saint Paul

Sculpteur

Maitre des stalles de Nivelles (entourage)

Seconde moitié du 16e siècle

Utilisation d'origine

Liturgie, culte, dévotion

Chêne

; Huile

Sculpture

; Peinture

Hauteur en cm : 83,5

Longueur en cm : 184,5

Ce retable en chêne décapé présente deux épisodes de la vie de saint Paul, à gauche et à droite, et le Christ crucifié au centre. Les scènes sculptées avec ces personnages drapés à l’Antique sont caractéristiques de l’esthétique italianisante qui s’affirme dès le milieu du 16e siècle dans nos régions. Le revers des volets est orné de peintures fortement retouchées.
Le panneau de gauche représente la conversion de Saül, sur le chemin de Damas. Il est au sol, soutenu par un de ses compagnons, après être tombé de cheval, ayant été ébloui par une lumière venue du ciel. Jésus ressuscité, sous les traits de Dieu le Père, apparait dans une nuée, dans le coin supérieur gauche, flanqué de deux anges.
Sur le panneau central, au milieu de la composition, est représenté le Christ crucifié encadré des deux larrons. À ses pieds, s’agitent des soldats à pied ou à cheval. Au loin, on distingue un décor urbain avec des édifices à coupoles. Les personnages qui composent l’avant-plan – notamment saint Jean à droite, Marie-Madeleine entourant la croix de ses mains et la Vierge éplorée – sont peut-être dus à la main de Jean I Thonon, l’un des meilleurs collaborateurs du Maitre des stalles de Nivelles. Les figures s’inspirent du Maniérisme italien : les proportions des corps et des membres sont étirées, les cous sont longs, les têtes sont petites. L’artiste a utilisé le stiacciato pour créer la perspective avec des hauts-reliefs à l’avant-plan et des reliefs de plus en plus faibles au fur et à mesure que l’on progresse dans les plans.
Le panneau de droite représente le dernier épisode de la vie de saint Paul, décapité à la porte d’Ostie à Rome visible au loin, sur les ordres de l’empereur Néron. On voit le saint, à terre, décapité, parmi une foule de soldats à cheval. Le bourreau, l’épée encore à la main, se tient à ses côtés.
Dans les scènes inférieures des panneaux latéraux sont visibles les donateurs, à genoux, en prière. L’homme est présenté par saint Jean-Baptiste, reconnaissable à son agneau. La donatrice est présentée par sainte Elisabeth de Hongrie, reconnaissable à la corbeille de pain qu’elle tient au bras.

Saint Paul

; Conversion

; Christ

; Ange

; Dieu le Père

; Soldat

; Larron

; Saint Jean

; Marie-Madeleine

; Vierge

; Décapitation

; Néron

; Donateur

; Ostie

; Bourreau

; Épée

; Sainte Jean-Baptiste

; Elisabeth de Hongrie

; Corbeille

Sculpture

; Peinture

; Mobilier liturgique

; Maniérisme

Cartouches

Français

Sur le revers des volets peints

Le revers des panneaux sculptés est peint. Le volet de gauche montre saint Jean-Baptiste prêchant et celui de droite, sainte Élisabeth faisant la charité. Les scènes surmontent chacune un cartouche contenant des inscriptions en français et en caractères gothiques, légendes des scènes représentées.

Le cartouche de gauche révèle la réponse apportée par saint Paul à la question de ses interlocuteurs lui demandant qui il est :
« Je suis la voie du criant au desert
faictes droicte la voie du Seigneur
ainsi qu’a dicte Isaie le prophète »

Le cartouche de droite indique :
« Don[n]e de tes biens a plaisir
Com[m]e tu es en faucte
de merite en auras
qua[n]t tenir ne le pouras. »

Fondation Société archéologique de Namur

Société archéologique de Namur

Exposé, 1e étage, salle du retable en pierre

M. LEFFTZ et al., Sculpteurs d'avant-garde... au 16e siècle. Le Maniérisme dans l'Entre-Sambre-et-Meuse, coll. Monographie du MAAN, n° 78.

M. CRICK-KUNTZIGER, dans Namurcum, t. 3, pp. 49-55.

A. DASNOY, Musée des Arts anciens du Namurois. Moyen Âge et Renaissance. Guide sommaire et provisoire, Namur, s.d., n° 132.

R. DIDIER et J. TOUSSAINT, Sculptures, coll. Guide du visiteur du MAAN, n° 5, 2004, p. 43.