Paysage de montagne avec l'histoire de Loth et ses filles et la destruction de Sodome et Gomorrhe
Désignation du bien
Paysage de montagne avec l'histoire de Loth et ses filles et la destruction de Sodome et Gomorrhe
Fonction / Rôle
Peintre
Personne
Henri BLES
Epoque, datation
2e 1/3 du 16e siècle
Lieu
Anvers
Type d'util. / dest.
Utilisation d'origine
Utilisation / destination
Dévotion privée
Matière
Peinture
Technique
Huile
Support
Chêne
Mesures
Hauteur en cm : 26
Largeur en cm : 40
Description analytique
Le récit de la Genèse – l’ivresse de Loth, qui n’apparait pas au premier coup d’œil – sert de prétexte à cette composition qui privilégie la représentation de l’incendie. Pline l’Ancien, dans son Histoire naturelle, parlait de sujets que la peinture ne peut guère représenter : le tonnerre, la foudre et les éclairs. Le feu, selon une tradition héritée de l’Antiquité, était en effet perçu comme le seul élément impossible à peindre. C’est ainsi qu’en pleine période de redécouverte des écrits des Anciens, les peintres, tels Bles, pour démontrer toute leur maitrise artistique, ont livré des vues de villes incendiées, sur fond d’épisode biblique – l’histoire de Loth –, ou antique – la Prise de Troie.
Au milieu du paysage, Loth et ses filles fuient la ville en flammes guidés par un ange et laissent derrière eux leur épouse et maman. Cette dernière, malgré l’interdiction de l’ange, se retourne pour contempler la ville incendiée et est transformée en statue de sel. Au centre de la composition, une chouette attaquée par les oiseaux évoque l’aveuglement et renvoie au peuple pécheur de Sodome, victime de la colère divine. À l’extrême droite, le feu dévaste une autre ville, Gomorrhe. L’atmosphère générale qui se dégage du tableau n’est que chaos, mort et destruction. Les rochers semblent torsadés, à la manière des flammes. Cette impression est encore renforcée par les éléments rocheux. A l’avant-plan gauche, la grotte creusée de deux orbites évoque un crâne. C’est à cet endroit que se sont réfugiés Loth et ses filles, lesquelles, pour éviter l’extinction de l’humanité, projettent d’enivrer leur père pour le séduire. On devine d’ailleurs une coupe à la main de l’une, devant la caverne, tandis que l’autre est enlacée à son père, cachée dans la pénombre. La même composition crânienne est également visible en haut à gauche et en bas à droite, sur la presqu’île.
Sujet / thème
Incendie
; Loth
; Sodome
; Gomorrhe
; Rocher
; Flammes
; Grotte
; Crâne
Domaine
Peinture
; Paysage
; Renaissance
Propriétaire
Province de Namur
Gestionnaire
TreM.a - Musée des Arts anciens, Namur
Situation
Exposé, salle Bles
Notes
M. WEEMANS, Herri met de Bles. Les ruses du paysage au temps de Bruegel et d'Érasme, Paris, 2013, p. 288.
A. TAPIE, Fables du paysage flamand. Bosch, Bles, Brueghel, Bril, expo palais des Beaux-Arts de Lille, 6 octobre 2012-14 janvier 2013, Paris, 2012, pp. 198-199.
J.-H. MARTIN (ss la dir.), Une image peut en cacher une autre. Arcimboldo, Dali, Raetz, Paris, 2009, pp. 60-61.
C. CURRIE, L. SERCK, J. TOUSSAINT, Saint Jérôme dans un paysage par Lambert Van Noort, coll. Guide du visiteur, n° 8, 2005, p. 14.
J. TOUSSAINT, Œuvres de Henri Bles et de son entourage, coll. Guide du visiteur, n° 2, Namur, 2001, pp.18-21.